Randonneur marin au long cours et de grande expérience, Jean-Marc Janvier est aussi un pêcheur en mer très régulier. Nous lui avons posé quelques questions pour nous préciser l’usage de son système d’auto-récupération surtout dans le cadre de sa pratique de pêche.

GL – VO : Depuis quand utilises-tu ce système de fixation de pagaie avec flotteur pour remonter dans ton kayak, et pour te mettre à l’eau quand tu t’es équipé ?

JM J : Depuis le début (1985) j’ai associé kayak et pêche sous-marine, il me fallait un moyen fiable pour descendre et remonter dans le kayak en toutes circonstances.

GL – VO : Est-ce que tu n’utilises ce système que pour la pêche en apnée ?

JM J : Non, pêche à la ligne en dérive, remorquage de kayak (rarement).

GL – VO : Jusqu’à quelles conditions de mer peux-tu mettre en oeuvre ce système ? Quel état de la mer ? Quel force de vent ? L’utilises-tu dans les courants [Avec une ancre flottante anti-dérive ? Une « mouille » (ancre de mouillage) ? T’attaches-tu à ton kayak ?] ?

JM J : Pêche sous-marine, par mauvais temps (force 7B en baie) tendance à chercher une zone abritée pour mouiller le kayak avec une grande longueur de mouillage, amortisseur élastique indispensable.
La remontée dans du mauvais temps se fait très bien dans des vagues bien formées, bien fixer la pagaie (2 tours d’élastique autour de l’anneau indispensable) et toujours se pencher du côté flotteur
Dans les courants, je dérive soit l’arbalète attachée à la ligne de remorquage, autre solution : je tiens le plomb du mouillage à la main.
J’utilise énormément une ancre flottante associée au flotteur de pagaie pour la pêche verticale, c’est efficace jusqu’à force 4B.


GL – VO : As-tu des conseils à donner à des kayakistes qui voudraient utiliser ton système ?

JM J : Préparer sur le kayak un système de fixation, ne pas faire porter tous les efforts de la remontée uniquement sur la pagaie (risque de bris de pagaie), bien se haler sur le pont avant, puis basculer les jambes au-dessus du kayak, j’espère être assez clair…

GL – VO : As-tu déjà utiliser ce système pour une remontée après un dessalage classique, dessalage volontaire ou non ? L’installation du sandow le plus éloigné du kayakiste paraît moins facile à utiliser quand on est dans l’eau.

JM J : Oui c’est arrivé quelques fois de manière imprévue.
Pour une remontée du côté droit : d’abord fixer l’élastique côté droit puis le côté gauche, allonger le corps par des battements des jambes, une traction des bras permet de se hisser sur le pont avant, ensuite bascule des jambes, on se retrouve à califourchon, le tour est joué !


GL – VO : Connais-tu d’autres kayakistes qui utilises ton système, et pour quel usage ?

JM J : Pas vraiment.
Les flotteurs sont beaucoup transportés, peu utilisés, en partie parce que le système de fixation de la pagaie n’est pas installé, l’improvisation dans l’urgence, ça ne marche pas en général !